Grâce à une couche épaisse de graisse et de fourrure, les phoques de l’Antarctique sont extrêmement bien adaptés aux conditions glaciales. Le climat est même trop chaud pour eux, les obligeant souvent à plonger dans l’eau glaciale pour se rafraîchir.

L’espèce la plus abondante, et donc la plus fréquemment observée en Antarctique, est le phoque crabier. Il tient son nom de sa capacité à dévorer le krill, que l’on pourrait comparer à de minuscules crabes. Si l’adorable phoque de Weddel passe le plus clair de son temps sous l’eau, on peut l’observer sur la glace pendant la saison de reproduction (en novembre et décembre).

L’Antarctique est l’un des meilleurs endroits sur Terre pour observer des baleines. Pendant l’été antarctique (d’octobre à mars), une dizaine d’espèces de baleines migrent vers le sud, jusqu’en Antarctique, pour se reproduire et se nourrir. Février et mars sont généralement considérés comme les mois les plus propices à l’observation des baleines : une plus grande variété d’espèces et un plus grand nombre d’individus s’y retrouvent pour le plus grand émerveillement des voyageurs.

Lorsque nous entamons la traversée du passage de Drake, il n’est pas rare que les visiteurs aperçoivent des baleines bleues, des baleines à bosse, des rorquals communs, des petits rorquals, des orques, des baleines franches australes et des cachalots à proximité du navire. Une fois en péninsule Antarctique, ces cétacés peuvent apparaître par surprise et même surgir juste à côté de vous alors que vous vous trouvez à bord d’un bateau d’expédition ou d’un kayak.

Huit des 17 espèces de manchots de la planète vivent en Antarctique et dans la région subantarctique. On y trouve le manchot Adélie, le manchot papou, le manchot royal, le manchot empereur, le manchot sauteur, le manchot à jugulaire, le manchot de Magellan et le gorfou doré. Environ 12 millions de manchots résident dans les conditions relativement douces de la péninsule Antarctique.

Foulersur le sol de l’Antarctique pour y rencontrer une colonie de manchots est une expérience inoubliable. Oui, ils sont très bruyants et sentent un peu fort, mais quelle importance ? Même si nous nous assurerons de garder nos distances afin de ne pas les déranger, la vision de ces charmantes créatures en train de vaquer à leurs occupations vous laissera un souvenir impérissable.

Les manchots ne sont pas les seuls oiseaux en Antarctique. La région attire des millions d’oiseaux de 46 espèces différentes qui feront le bonheur de tous les amateurs d’ornithologie. Depuis le pont de votre navire d’expédition ou à terre lors des débarquements, restez à l’affût pour apercevoir de nombreuses espèces : albatros hurleurs, puffins, pétrels géants, océanites, plusieurs espèces de cormorans, pétrels plongeurs, chionis, labbes, mouettes et sternes.

Malgré l’absence d’animaux terrestres, l’océan environnant abrite toute une kyrielle d’animaux, et ce ne sont pas forcément ceux que les passagers des croisières en Antarctique s’attendent à voir. Albatros, léopards de mer, baleines bleues… ces mers froides regorgent de vie.

Caractérisé par la combinaison atypique d’une tête blanche et d’un front noir, l’albatros à sourcils noirs est fascinant. Ces géants à plumes présentent une envergure record pouvant dépasser les trois mètres. Rarement observés sur la terre, les albatros utilisent leurs larges ailes pour planer sur les courants ascendants et peuvent parfois passer plusieurs heures sans battre des ailes. Ils boivent également de l’eau salée, ce qui les dispense de se rendre sur la terre ferme, sauf pour se reproduire et élever leurs oisillons. Ces prodiges ailés peuvent vivre jusqu’à 50 ans.

Les seuls véritables prédateurs terrestres antarctiques relèvent de la catégorie des créatures rampantes. Ces petits insectes sont fascinants car ce sont les seuls êtres vivants capables de survivre sur la surface de l’Antarctique. Ils traversent l’hiver en hibernant : ils demeurent complètement immobiles tandis que leur flux sanguin les empêche de geler. Ce mécanisme leur permet d’attendre l’été, période à laquelle ils recommencent à dévorer des insectes plus petits qu’eux.

S’il s’agit bien de cétacés, elles n’appartiennent pas à la famille des baleines. Ce mammifère à dents est en réalité le plus grand représentant de la famille des dauphins. Très social, il évolue en groupes que l’on appelle des pods d’orques. À l’instar des dauphins, les orques utilisent l’écholocalisation. Elles émettent des sons qui se répercutent sur les proies (poissons, calamars, oiseaux et autres animaux) et écoutent leur écho pour les détecter et s’en nourrir. À la naissance, le petit pèse près de 180 kilos et peut dépasser les deux mètres.

Le léopard de mer doit son nom à son manteau de fourrure tacheté. Réputés pour leur caractère redoutable, ces animaux font partie des plus grands prédateurs d’Antarctique. Ils utilisent leurs puissantes mâchoires hérissées de longues dents pour chasser les poissons, les calamars, les manchots et même d’autres phoques. Les plus chanceux des voyageurs en Antarctique pourront observer un phoque piéger un oiseau en train de plonger dans l’eau glaciale. Curieusement, les léopards de mer n’ont pas d’oreilles mais entendent de l’intérieur.

Véritable géante des mers, la baleine bleue peut atteindre 30 mètres de long et dépasser les 120 tonnes. D’ailleurs, leur langue seule peut peser le poids d’un éléphant. Si les baleines bleues arborent une véritable teinte bleue sous l’eau, les passagers qui les verront peut-être remonter à la surface remarqueront que ce mammifère a plutôt une robe bleu-gris mouchetée. Leur ventre, en revanche, arbore une coloration jaune due aux millions de micro-organismes qui ont élu domicile sur leur peau.

Le krill est quasiment le dernier maillon de la chaîne alimentaire. Et pourtant, ce petit crustacé semblable à une crevette alimente les mécanismes sur lesquels reposent les écosystèmes marins de la Terre. Vous n’observerez sans doute jamais ces minuscules créatures lors d’une croisière en Antarctique, mais elles seront bien présentes, nageant sous le navire en quête de phytoplancton microscopique. Ironie de la nature, qui a fait en sorte que le plus grand animal sur Terre, la baleine bleue, se nourrisse de krill.

Au large du continent le plus austral de la planète, les voyageurs feront la rencontre d’une faune fascinante.