1. Depuis combien de temps travaillez-vous chez Hurtigruten et où vivez-vous ?

Je vis en Norvège, et je travaille à temps plein pour Hurtigruten depuis 2001, mais j’ai rejoint l’entreprise dès 1998.

2. Pourquoi avoir choisi Hurtigruten ?

Chez nous, en Norvège, Hurtigruten est une véritable institution. Tout le monde connaît ce nom. Pendant mes études de droit à Bergen, j’allais souvent à la bibliothèque, et par la fenêtre, je voyais tous les jours les navires aller et venir. Je trouvais qu’ils avaient une aura mythique ou mystique.

Hurtigruten est vraiment un nom à part en Norvège. En regardant passer les navires, je sentais l’océan couler dans mes veines. Je me suis dit « pourquoi ne pas essayer ? ». Et voilà !

Au début, je travaillais au restaurant et au ménage des cabines, et ça m’a plu. Très rapidement, j’ai pris du galon. Mes supérieurs, qui sont aujourd’hui à la retraite, ont vu quelque chose en moi et m’ont donné ma chance.

3. Que préférez-vous dans votre travail ? Et qu’aimez-vous le moins ?

Franchement, je pense avoir le meilleur poste de l’entreprise ! Quand j’ai commencé, les voyages d’expédition n’en étaient qu’à leurs débuts, et j’apprécie la liberté dont je dispose pour développer notre programme. J’ai pu essayer de nouvelles choses. J’ai lancé les sorties en kayak et en raquettes, revu les processus de débarquement, le déroulé des randonnées et le programme scientifique… Au début, nous n’avions que deux minuscules microscopes !

J’assume la responsabilité de toutes mes décisions, mais je pense que ce que j’aime le moins, ce sont les concepts qui prennent trop de temps à se matérialiser. Et je n’aime vraiment pas qu’on me dise que mes idées sont irréalisables. Il faut d’abord essayer pour le savoir !

4. Qu’appréciez-vous particulièrement chez Hurtigruten ?

Si je suis là depuis si longtemps, ce n’est pas sans raison. Notre démarche est authentique et sincère. J’apprécie de plus en plus que nous mettions l’accent sur l’inclusivité, la bienveillance et l’émulation. Ce sont des valeurs importantes. Nos interactions sont authentiques…

Je peux être moi-même. Je pense que c’est vraiment une des choses que j’apprécie le plus depuis le début.

5. Qu’aimeriez-vous dire aux personnes qui font leur première croisière ou qui découvrent Hurtigruten ?

« Oubliez tout ce que vous savez sur les croisières. »

C’est un autre monde. C’est l’aventure. Si vous visitiez les mêmes régions avec votre propre voilier, vous ne vivriez pas de moments plus intenses. Il y a une réelle dimension d’aventure et chaque voyage est personnalisé. Plus que toutes les autres compagnies de croisières, nous sommes au contact de la nature. Pendant nos voyages, vous pouvez vous intégrer ou pas au reste du groupe, c’est vous qui choisissez.

6. Quelle est votre destination préférée ?

Le Parc National du Nord-Est du Groenland.

7. Quelle rencontre avec la faune vous a-t-ellle le plus marquée ?

Difficile de faire un choix ! Une fois, en Antarctique, j’ai vu une orque montrer à ses petits comment chasser des phoques sur la banquise. J’ai aussi vu beaucoup d’ours polaires. Mais je pense que mon expérience préférée reste la traversée du Passage de Drake, où l’on peut voir l’albatros hurleur. Je veux me réincarner en albatros hurleur !

8. Quel est votre livre préféré sur les voyages ? Ou votre récit de voyage préféré ?

J’aime beaucoup les journaux des membres de l’équipage de l’expédition Amundsen au pôle Sud. C’est intéressant d’avoir leurs points de vue, plutôt que celui d’Amundsen.

9. Qu’est-ce qui vous plaît dans les croisières d’expédition ? Comment pensez-vous qu’elles vont évoluer ?

J’aime notre place dans le secteur, notre position d'ambassadeurs de la nature. Nous n’offrons pas un voyage superficiel aux passagers : nous allons plus en profondeur avec notre programme d’éducation scientifique.

Certains veulent découvrir notre monde avant qu’il ne disparaisse. Nous serons là. Nous serons témoins des changements. Nous sommes aux premières loges, et nous souhaitons faire découvrir ces lieux de manière aussi responsable que possible.

De nouvelles régions vont nous devenir accessibles dans l’Arctique. Je pense que les croisières d’expédition vont être soumises à des réglementations plus strictes, mais je crois que nous y sommes prêts.