La faune dans le passage du Nord-Ouest
Le passage du Nord-Ouest est une oasis intacte située dans le Haut-Arctique. Sa faune, composée de bœufs musqués, de caribous, de phoques et d’ours polaires, migre vers des climats plus doux ou apprend à s’adapter à l’habitat.
Une famille étendue
L’Arctique est fréquenté par six espèces de phoques : le phoque du Groenland, le phoque à capuchon, le phoque annelé, le phoque barbu, le phoque tacheté et le phoque rubané. Isolés par d’épaisses couches de graisse et de fourrure, ces remarquables animaux marins sont capables de chercher leur nourriture à près de 2 000 mètres de profondeur dans les eaux glaciales et de rester en apnée pendant deux heures.
Avec un poids allant jusqu’à deux tonnes, les morses sont les plus gros représentants de l’ordre des pinnipèdes, auquel appartiennent également les phoques. Contrairement aux phoques, ces carnivores coriaces sont dénués de fourrure. Ils dépendent donc de leur graisse et de leur capacité à ralentir leur rythme cardiaque pour survivre dans l’eau glaciale. Les morses sont des animaux extrêmement sociaux qui se prélassent ensemble sur la glace, en s’interpelant par aboiements.
Des dents en guise d’outils
Le nom scientifique du morse est Odobenus rosmarus, qui signifie en latin « l’hippocampe qui marche sur ses dents ». Un nom particulièrement approprié étant donné que leurs fameuses défenses sont en réalité des canines pouvant atteindre 94 cm ! Les mâles sont dotés de défenses plus longues que celles des femelles et ces défenses continuent de pousser tout au long de la vie de l’animal. Les morses les utilisent en tant qu’outils pour se hisser sur la banquise, ou en tant qu’armes lorsque les mâles défendent leur territoire.
Prédateurs polaires
Prédateurs naturels des phoques annelés et barbus, les ours polaires sont une espèce endémique du pôle Nord. Ils sont enveloppés d’une fourrure blanche éclatante et peuvent atteindre 3 mètres de haut quand ils se tiennent debout. La vision de ces ours solitaires ne vous quittera jamais. Scrutez les paysages enneigés et tentez d’apercevoir cet animal majestueux ! Les ours polaires naissent sur terre, dans de profondes tanières creusées dans des congères, mais passent leur vie sur la banquise, avec l’océan pour source d’alimentation. C’est pour cette raison que ce sont les seuls ours à être considérés comme des mammifères marins. Vous aurez peut-être la chance d’apercevoir l’un de ces rares animaux sur le rivage.
Une chaude cape d’invisibilité
Sous leur épais manteau de fourrure, la peau des ours polaires est noir de jais, afin de retenir la lumière solaire qu’ils absorbent à travers leur poil. Étonnamment, leur fourrure ne contient pas le moindre pigment blanc. Elle est composée de poils creux qui dispersent la lumière visible, les camouflant ainsi sur la banquise. Une couche dense de sous-poil et une autre couche de graisse isolent leur corps, afin de maintenir la chaleur des ours polaires.
Voisins d’été
Peut-être imaginez-vous qu’un lieu si souvent recouvert de neige n’est pas idéal pour les herbivores. Et pourtant, de grands troupeaux de bœufs musqués et de caribous broutent côte à côte pendant les mois d’été, consommant l’herbe et les plantes de la toundra. Leurs chemins se séparent l’hiver venu, alors que les températures baissent et que les chutes de neige augmentent. Les caribous migrent vers le sud, à la recherche d’un climat plus clément, tandis que les bœufs musqués restent sur place.
Si vous croisez un troupeau de caribous, vous remarquerez peut-être que même leurs museaux et sabots sont couverts de poils. La fourrure présente sous leurs sabots assure une bonne adhérence lorsqu’ils marchent sur la glace, tandis que le poil qui couvre leur museau réchauffe l’air glacial avant qu’il n’atteigne leurs poumons. Peut-être remarquerez-vous la robe hirsute du bœuf musqué, mais c’est la forte odeur musquée que le mâle dégage pendant la saison des amours qui lui vaut son nom.
Des bois auto-régénérants
Le fait que les mâles et les femelles soient tous dotés de bois distinguent les caribous des autres cervidés. Au début de leur développement, ils sont tapissés d’une couche de duvet, appelé velours, qui alimente les bois en nutriments et favorise leur croissance. Une fois la croissance terminée, le caribou se débarrasse de son velours, révélant des bois rouges et acérés. Peu après, les bois tombent d’eux-mêmes et repoussent l’année suivante.
Experts en camouflage
Du haut de ses 60 cm, le lièvre arctique s’est adapté de manière incroyable : sa robe change de couleur. En hiver, on pourrait facilement confondre un lièvre endormi avec une grosse boule de neige, tandis qu’en été, sa fourrure se pare de nuances de gris et bleu qui se fondent parfaitement avec les roches et la végétation de la région. Cette caractéristique, outre leurs pointes à 65 km/h, se révèle particulièrement précieuse lorsqu’ils tentent d’échapper à leur principal prédateur, le renard arctique.
L’été est tellement bref dans les régions du passage du Nord-Ouest où nous naviguons que les lièvres arctiques qui y vivent n’ont pas vraiment l’occasion de changer de robe. Ils conservent donc leur fourrure blanche toute l’année.